Les conflits souvent, on voudrait les fuir ! On trouve cela négatif et encombrant, déstabilisant ou même angoissant parfois. Pourtant…
Et oui, je dis bien pourtant, car le conflit fait partie de la vie, de la nature même de l’homme.
Mais alors ces conflits ? Ils doivent bien servir à quelque chose, non ?
D’abord, c’est quoi un conflit ?
C’est une zone de désaccord, rien de plus, rien de moins, il peut être interne, propre à soi ou avec une ou plusieurs autres personnes et il peut durer dans le temps.
Mais à quoi sert-il alors ?
Une petite idée ?
C’est un moteur d’ÉVOLUTION, de PROGRESSION !
Vraiment !?
Oui oui, le conflit nous permet de prendre conscience que d’autres points de vue existent, ils nous incitent à regarder et entendre les choses du point de vue de l’autre tout simplement et donc nous offrent une possibilité de changement, d’évolution.
Peut-être avez-vous même remarqué que certains conflits se répètent dans nos vies ? Autour d’un sujet répétitif par exemple, le conflit se représente et se représentera encore et encore tant que nous n’aurons pas appris à aborder la situation de façon différente. À changer de point de vue, prendre du recul ou écouter autrement.
Si c’est un moteur, alors plutôt que de lutter contre probablement, pouvons-nous l’accueillir ?
Pour cela, il est intéressant que nous acceptions une chose une bonne fois pour toutes, RIEN N’EST FIGÉ, ET CERTAINEMENT PAS NOUS-MÊMES, nous sommes en constante évolution et de ce fait prompts à changer d’avis et de point de vue si cela est nécessaire et nous permet d’évoluer.
Si on regarde de ce point de vue là, le conflit devient une opportunité d’agrandir notre carte du monde en essayant de comprendre comment l’autre voit le monde et pourquoi pas enrichir la nôtre, dès lors, accueillir le conflit devient alors plus facile, car il fait partie de la vie.
Le conflit OK, mais pas la violence !
Le conflit peut effectivement mener à l’agressivité et à la violence, mais il y a heureusement des étapes avant cela et des situations que nous pouvons apprendre à détecter en étant attentifs.
Si on attend trop, qu’on laisse trop aller les choses, on arrive à l’instant de crise, le passage à l’acte (violence, agressivité…), mais si on regarde bien, il y a eu beaucoup de signes et d’indices avant la crise, irritabilité, ton de voix qui monte, tension physique…
Alors comment faire ?
Pour commencer intégrer l’idée qu’un conflit ne se règle pas forcément en une fois, et c’est souvent le cas, accepter l’autre idée qu’il faudra, certainement, faire des « allers-retour » dans la gestion de ce conflit pour aller vers sa résolution.
Ensuite, connaître ses propres limites, pour poser son cadre, ce que l’on est à même d’accepter ou pas : du moment que c’est violent pour l’une ou l’autre des personnes concernées, hé bien, c’est violent, c’est comme ça.
Il y a aussi des personnes avec qui on n’arrive pas à discuter, dans certaines situations, ou en cas de pathologies psychiatriques, avec ces personnes entrer en conflit est plutôt à éviter.
Concrètement, ça donne quoi ?
Trouver le terreau commun : chercher sur quoi on est d’accord plutôt qu’insister sur les points de désaccords. Il y a sûrement un point, même tout petit petit, sur lequel on se rejoint, l’objectif commun, le point commun, il faut chercher, chercher.
La bienveillance et l’empathie, envers l’autre bien-sûr et aussi avec soi-même (en respectant mes limites, ce que je peux accepter de l’autre).
Trouver l’intention gagnant-gagnant, le consensus, chacun y trouve son compte à un certain niveau.
Il existe cinq façons d’aborder le conflit :
La force : Éliminer le conflit coûte que coûte. Vous vous sentez gagnant, mais les autres se sentent vaincus, voire humiliés. Je reste sur ma position ! (bof!)
L’évitement : Refuser d’affronter le conflit. Le problème demeure non résolu et les frustrations s’accumulent. (bof!)
L’accommodement : Donner raison à l’autre partie. La personne peut vouloir tirer la solution à son avantage dans le futur en ramenant le fait qu’elle a accommodé l’autre. (bof!)
Le compromis : Rechercher rapidement un accord. Ces solutions expéditives sont parfois peu efficaces dans le temps. Je bouge mes limites, mais ça me coûte, (bof !)
Coopération et consensus : Résoudre le problème ensemble. Les deux parties se sentent engagées envers la solution. Toutefois, celui-ci demande plus de temps de la part des parties impliquées. Je négocie et j’accepte, je choisis, de bouger mes limites de plein gré !
Devinez laquelle je préfère ? Le but est d’arriver, en prenant le temps nécessaire à cela, au consensus.
Lors de conflits, nous avons environ 4 réactions possibles :
Culpabiliser, (bof !).
Rejeter la faute sur l’autre, (bof !).
Percevoir nos sentiments et nos besoins
Percevoir les sentiments et les besoins de l’autre
Bon, on comprend bien que les 2 premières risquent fortement de ne pas aller dans le sens d’une régulation pacifique, mais plutôt de terminer dans l’agressivité ou la violence (envers soi-même dans le cas de la culpabilité) alors, on va les oublier directement !
Prenons les 2 autres, d’abord, percevoir mes sentiments et mes besoins, OK, mais comment faire ?
On peut déjà commencer par se poser quelques questions :
« Comment je me sens dans cette situation, quel sentiment s’anime en moi ? Et ce sentiment révèle quel besoin ? En fonction des réponses à ces deux questions, je peux faire une demande à l’autre pour qu’il comprenne ce que ce conflit, ce désaccord, produit chez moi.«
Par exemple : « Quand tu parles fort comme cela, je me sens perdue et quand je me sens comme ça, j’ai besoin de me sentir rassurée, j’ai besoin de sécurité alors, je te demande si tu voudrais bien parler moins fort ?«
Pour percevoir les sentiments et les besoins de l’autre, je pars à la rencontre de son point de vue :
Grâce à 2 outils (presque) magiques : l’écoute active et la reformulation
ÉCOUTE ACTIVE + REFORMULATION (j’entends déjà les quoi ?! Des maths ?)
= EMPATHIE
Grâce à ces outils, il se passe quelque chose :
Je ne me laisse pas convaincre, je conserve mes valeurs, mes limites ET je prends en compte l’autre, son avis, ses valeurs.
Et là ! Pouf, Paf, Boum ! Magie, effet miroir ! (bien souvent) l’autre se sent entendu, reconnu, apprécie cela, adopte lui aussi un comportement emphatique et généralement, on sort du conflit pour aller vers la résolution du conflit par la discussion, le débat, le partage d’idées…
« C’est dans mon silence que l’autre continue son chemin de pensée. »
L’autre n’a pas besoin de mes réponses, conseils, expériences, sauf s’il les demande, généralement, il a juste besoin d’être entendu dans ce qu’il dit.
Après et pendant avoir écouté : REFORMULER, REFORMULER, REFORMULER !
Pour faire cela efficacement :
Il y a 3 niveaux de reformulation à prendre en compte :
Les mots, ce qu’il dit
Le comportement, ce qu’il fait
Les émotions, ce qu’il ressent
« Je comprends ce que tu vois, comment tu le vois, comment tu le vis ! » même si je ne partage pas ton point de vue, je comprends que dans ta réalité, tu penses cela.
Comme la validation par l’autre de sa façon de voir les choses même si ce n’est pas la sienne.
Ma disponibilité
Il faut aussi penser à une autre chose en cas de conflit, l’état de disponibilité, de tolérance à la frustration, où sont mes limites à cet instant ?
Comment je me sens à maintenant ? Suis-je prêt.e. à entrer dans cette situation ? Est-ce bien le bon moment pour moi ?
Pour m’aider, je dois apprendre à sentir les signaux physiques, fatigue, zones de tensions, boule au ventre, gorges, etc.
Il est important également de mieux connaître les situations et moments de la journée qui sont le plus éprouvants pour moi.
De manière à mettre toutes les chances de mon côté vers la résolution du conflit, lorsqu’il est bas, j’apprends à faire remonter mon taux de disponibilité, ou plus simplement, me détendre, me calmer.
OK, mais comment ?
C’est vrai ça d’abord, comment on fait ça ?
Il n’y a pas de réponse type à cette question, en fait qu’est-ce qui vous fait du bien ? Comment vous détendez-vous ?
C’est quelque chose qui s’apprend, se travaille un peu, respirer, méditer, danser, lire, crier dans sa voiture, éclater de rire, rêvasser, colorier, dessiner, peindre, faire du sport, se promener, tout cela à la fois et tant d’autres possibilités. Tout ce qui peut vous aider à faire redescendre la pression et vous rendre du cerveau disponible.
Pour terminer avec cette histoire de disponibilité, il est important de sentir aussi lorsque l’on approche de sa limite de disponibilité, autrement dit lors d’un conflit, on sent un moment donné qu’on commence à être moins calme, il faut savoir sortir du débat, de la situation dans ces moments-là.
« OK, je sens que je commence à me sentir fatigué et je préfère que l’on reparle de ça plus tard, si tu veux bien ! » par exemple.
Dans le conflit, il y a le QUOI : le sujet du conflit : on ne peut pas agir sur lui.
Il y a le COMMENT et le QUAND : Comment je me comporte dans cette situation et à quel moment je choisis de rentrer dans cette situation quand cela est possible.
Pour résumer :
Le conflit n’est pas mauvais en soi, il est même naturel, car il nous permet de nous remet en question, pour aller vers la résolution du conflit, il est préférable de :
Partir de soi en parlant de ses sentiments et ses besoins
Écouter l’autre avec empathie, pour comprendre ses sentiments et ses besoins, grâce à l’écoute active et la reformulation efficace sur 3 niveaux
Trouver le terreau commun, le point commun dans l’histoire, l’objectif communs ou toutes autres choses communes
En arriver à un résultat gagnant gagnant : le consensus